Cher(e)s collègues,
Le 27 août dernier, les membres du Conseil d’Administration de votre Syndicat ont renouvelé mon mandat de Président et je les en remercie. J’ai choisi de poursuivre avec les membres du Bureau déjà en place (un seul changement) car leurs connaissances des dossiers de crise et leurs mandats dans les autres instances sont clés pour sauver notre filière.
Sauver, nous en sommes bien là. En ce début de vendanges, aucun viticulteur de nos appellations n’a le sourire. Une fois de plus, les aléas climatiques ont réduit fortement la récolte et le temps incertain de ces derniers jours nous inquiète pour obtenir une bonne maturité. Une fois de plus, les premiers catalogues de foire aux vins d’automne sont sortis avec des bouteilles de Bordeaux toujours moins chères.
Pourquoi cela continue ? Il n’y a aucune raison. Les stocks ne pèsent plus sur notre commercialisation, les équilibres de marché sont là. Tous ensemble, nous avons manifesté cet hiver pour sauver notre modèle agricole en mettant la pression aux distributeurs. Avec le soutien du Préfet, nous avons même organisé une grande réunion le 8 avril dernier, entre la distribution, le négoce et la production pour expliquer que la filière ne pourra pas survivre longtemps avec des prix aussi bas. Puis, nous avons écrit au Président Emmanuel Macron et nous avons travaillé ensemble pour une évolution de la loi Egalim et une construction du prix en marche avant. Le travail est stoppé faute de gouvernement.
Aujourd’hui, notre filière se meurt. Il nous faut rapidement des politiques nationales et européennes responsables pour travailler sur les indicateurs de prix (Egalim), sur les organisations de producteurs (OP) et plus largement la compétitivité de nos entreprises. Il faut rapidement que la distribution comprenne que la responsabilité sociétale des entreprises passe par un prix de vente convenable, pour que le viticulteur vive et puisse continuer son métier.
Sans tous ces efforts réunis, nos campagnes se videront et nos paysages deviendront des friches viticoles.
Peut-être une lueur d’espoir… La Commission Européenne avait monté un « dialogue stratégique » au sein de la filière agricole et alimentaire, suite aux colères paysannes. Les propositions sont sur la table et remettent la compétitivité des agriculteurs au cœur du débat, travaillons vite ce dossier.
Nous, viticulteurs élus, aidés par les permanents de votre Syndicat, allons continuer le combat.
Croyons Bordeaux.
Votre Président,
Stéphane GABARD
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