(Texte issu du rapport d’activité de l’Assemblée Générale du 5 avril 2024)
2023, encore une année de petite récolte, de commercialisation en berne, de difficultés économiques et sociales. Quel sentiment avoir face à ces constats ? Persévérance ou découragement ? Modération ou colère ? Et quel avenir pour l’appellation et ses producteurs ?
Doit-on se résigner à ne plus produire comme avant ? La réponse est OUI. Le dérèglement climatique bouge les lignes et les accidents climatiques se multiplient. Nous travaillons sur des futures évolutions de l’assurance récolte, mais la clé est l’adaptation de notre vignoble à ces changements climatiques : cépages, porte-greffes, pratiques culturales … Il faut également se diversifier pour mieux se protéger des aléas. Enfin, nous devons alléger l’administratif pour passer plus de temps à la vigne et à la commercialisation. Bref, il est urgent de s’adapter.
Doit-on se résigner à vendre toujours moins cher ? La réponse est NON. Certes, nos prix de vente n’ont de cesse de baisser tandis que nos coûts de production grimpent en flèche. Ce manque de valorisation est au cœur de l’actualité (manifestations, procès Rémy Lacombe, Egalim…). Nous travaillons activement sur les évolutions de la loi Egalim et des indicateurs de prix pour obtenir une juste rémunération du producteur. En parallèle, votre ODG travaille sur la création d’une organisation de producteur pour mieux organiser le marché du vrac. Mais le réel levier sur le prix reste l’adaptation de l’offre à la demande. Nous devons nous résigner à perdre des hectares pour adapter nos volumes et retendre le marché.
Doit-on se résigner à commercialiser de moins en moins de vin ? La réponse est OUI et NON. La déconsommation s’aggrave avec la pression hygiéniste et depuis la crise COVID. De plus, des troubles géopolitiques viennent perturber nos ventes export. Enfin, la concurrence s’est fortement intensifiée et répond parfois mieux aux attentes du consommateur. Il est donc important d’adapter certains profils produits, sans trahir l’AOC et de rendre notre gamme de vins plus compréhensible. Il est clé également que chacun bâtisse une stratégie de production avec des objectifs de débouchés commerciaux. Enfin, la promotion collective va nous aider à améliorer notre image.
La crise du vin est mondiale et Bordeaux a été le 1er à en subir les effets. Avec notre feuille de route stratégique 2022 – 2025, nous apportons les réponses, à notre niveau, à certaines problématiques. Certaines mesures sont déjà actées, d’autres vont être votées en 2024 et 2025.
Dans ce rapport d’activité, vous découvrirez ce qui a été mis en œuvre en 2023. Bien que votre Syndicat ait dû s’adapter financièrement à la situation, les services continuent d’effectuer un travail de qualité. A ce titre, je souhaitais remercier les salariés pour leur engagement. Je tenais également remercier tous les viticulteurs qui trouvent encore le temps et l’énergie de se battre, tant sur le terrain que dans les différentes instances. Les deux voies sont aussi importantes l’une que l’autre. Nous ne sommes pas les uns contre les autres, nous menons bien le même combat : vivre dignement de notre métier.
Croyons en Bordeaux.
Votre président, Stéphane GABARD
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