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Planète Bordeaux Pro
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 N°5.1-2023 du 7 février

 
 
     
 
 

 

Suite à la rencontre avec le Ministre de l’Agriculture Marc Fesneau lundi 6 février 2023,

nous relayons la synthèse des mesures de crise diffusée par le CIVB.

 

 


 

Cher(e) collègue,

 

Fin novembre, nous vous avons adressé une lettre faisant état de la crise à la fois conjoncturelle et structurelle dans laquelle est plongée notre vignoble, et des différentes pistes sur lesquelles nous travaillons pour répondre à ces difficultés, à court, moyen et plus long terme…

 

Depuis, si pour beaucoup d’entre vous la situation ne s’est pas améliorée, sachez que nous n’avons cessé d’agir auprès des différentes instances (européennes, nationales, régionales) pour trouver des solutions et des soutiens. Au cours des nombreuses réunions auxquelles nous avons participé au cœur du vignoble ces dernières semaines, vous nous avez posé légitimement beaucoup de questions, auxquelles nous vous proposons de répondre ci-dessous.

 

 

Que s’est-il passé depuis ?

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Une cellule de crise viticole s’est réunie le 16 décembre sous l’autorité de l’ex-Préfète de Région. Dans la foulée, la Chambre d’agriculture de Gironde a envoyé un questionnaire aux viticulteurs bordelais pour dresser un tableau le plus réaliste possible des différents cas de figure, et comprendre les motivations de chacun. A noter que le dossier est bien considéré par le nouveau Préfet de Région, qui, tout juste nommé, a annoncé « placer la filière viticole parmi les quatre priorités » dès sa prise de fonction, et déjà programmé une nouvelle réunion de la cellule de crise le 9 février prochain.

 

 

Que disent les résultats de ce questionnaire ?

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Sur 1500 réponses recueillies, 1320 exploitants se déclarent en difficultés économiques. Ils représentent 35000 hectares de vignes, principalement situées dans l’Entre-deux-Mers, les Côtes et le Médoc.

70% des viticulteurs (18400 hectares) ayant répondu au questionnaire souhaitent poursuivre leur activité, en la diversifiant – et en diminuant leur surface en vigne.

Enfin, près de 25% des viticulteurs (6400 hectares) ayant répondu au questionnaire souhaitent arrêter totalement la viticulture, ce qui est cohérent avec la pyramide des âges des exploitants.

 

 

Demande d’arrachage : où en sommes-nous ?

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Le déséquilibre sur les marchés entre l’offre et la demande de vins de Bordeaux est désormais structurel, et nous devons impérativement réduire nos surfaces en production.

La demande d’une aide à l’arrachage d’au moins 10 000 hectares de vigne a été formulée par l’interprofession dès mai 2022, lors de l’assemblée générale du CIVB.

Plusieurs pistes ont été envisagées puis abandonnées, faute de possibilité réglementaire ou de financement. D’autres sont encore à l’étude. Il s’agirait vraisemblablement de combiner plusieurs de ces pistes, pour parvenir à aider les viticulteurs les plus en difficultés et diminuer notre production, à l’échelle du vignoble.

 

  • OCM : depuis 2008, les fonds européens ne permettent plus, d’un point de vue règlementaire, de financer un arrachage. Ils sont aujourd’hui fléchés vers la promotion, la restructuration ou les investissements. Le ministre de l’Agriculture a refusé de réouvrir le sujet au niveau communautaire.

 

  • FEADER : Le ministre de l’Agriculture nous a orientés vers la piste d’un cofinancement via les Fonds Européens Agricoles pour le Développement Rural (FEADER), fonds gérés par les Conseils Régionaux. Mais ces fonds ne permettent pas de financer un arrachage pour arrêt d’activité – seulement des investissements pour reconversion. Néanmoins, le ministre de l’Agriculture est en lien avec notre président de Région Alain Rousset, pour construire, avec lui, l’accompagnement de l’arrachage à Bordeaux.

 

  • FMSE : ce Fonds de Mutualisation Sanitaire Environnemental rassemble des contributions qui peuvent être apportées par les agriculteurs, l’Etat et d’autres acteurs, dont les interprofessions comme le CIVB. Cette mesure est possible depuis la dernière modification de la PAC en 2022, elle est déclenchée en cas d’incident sanitaire. Or face à la crise, de nombreux viticulteurs ne peuvent plus exploiter l’ensemble de leurs parcelles, ce qui entraîne un risque de maladies. Le ministre de l’Agriculture a affirmé soutenir cette piste lundi 6 février, devant les responsables de la filière viticole française. Il a également demandé à ses services « d’aboutir à des propositions avant le début du Salon de l’Agriculture ».

 

  • Mise en cohérence des surfaces viticoles des bassins de Cognac et Bordeaux : les eaux de vie de Cognac se portent bien à l’export, et nos amis viticulteurs cognaçais cherchent à obtenir de nouvelles autorisations de plantation alors que nous cherchons à réduire notre capacité de production. Des discussions sont en cours entre Cognac, Bordeaux et l’administration pour mettre en place les outils et l’encadrement juridique et technique nécessaires pour répondre aux besoins opposés de nos deux bassins.

 

  • Autorisations de replantation : leur durée vie a été allongée, à compter du 1er août prochain (mesure adoptée dans le cadre de la réforme de la PAC), pour passer de 5 à 7 ans (de 2+3 à 2+5). Un viticulteur peut donc arracher (et ainsi diminuer sa surface de production) et conserver son autorisation de plantation jusqu’à 7 ans.

 

  • Aide au stockage : le ministre de l’Agriculture a répondu défavorablement à cette demande portée par l’ensemble de la viticulture française.

 

 

 

Des mesures de distillation sont-elles également envisagées ?

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Oui. Le ministre de l’Agriculture a annoncé une enveloppe de 160 millions d’euros sur deux ans ; ce budget pourrait être complété par des fonds de crise européens, pour atteindre les 200 millions d’euros nécessaires au niveau national.

Les modalités de mise en oeuvre et le calendrier sont en cours de discussion.

 

 

Ceux qui ne peuvent pas rembourser leur PGE ont-ils une voie de sortie ?

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Nous avons alerté depuis plusieurs mois les pouvoirs publics sur les difficultés rencontrées par de nombreux exploitants, dans l’incapacité de rembourser leur prêt garanti par l’Etat.

Le ministre de l’Economie ne prévoit pas un rééchelonnement automatique d’un PGE pour toutes les entreprises d’un secteur. Il encourage néanmoins les exploitants en difficulté à se rapprocher de leur conseiller départemental qui, le cas échéant, pourra orienter les entreprises, au cas par cas, vers la Médiation du Crédit – une procédure gratuite, confidentielle et non judiciaire, qui permet un rééchelonnement du PGE jusqu’à 10 ans. Des réunions entre filière, ministères de l’Agriculture et de l’Economie sont programmées dans les jours à venir pour aboutir à l’allongement de 6 à 10 ans.

 

 

Bordeaux est-il le seul vignoble AOC à souffrir ?

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Non : entre 2016 et 2022, les ventes totales de vin en grande distribution ont chuté de 16%; celles des rouges (AOC Bordeaux, Rhône, Languedoc et IGP Oc) ont chuté de 29%, tous dans les mêmes proportions, quelle que soit l’origine ou la catégorie.

 

 

Allan Sichel (président du CIVB)

Bernard Farges (vice-président du CIVB)

 


 

Retrouvez le communiqué de presse du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, à l’issue de la réunion tenue le 6 février avec les responsables de la filière viticole française :  cliquez ici

 


 

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